Que c'est triste !
- 12 oct.
- 4 min de lecture
Dernière mise à jour : 15 oct.
J'aimerais aujourd'hui vous raconter une histoire qui m'a bouleversée. Je préfère d'habitude vous parler de bien-être mais cette histoire est tellement dramatique, tellement tragique qu'il me semblait important de la partager avec vous.
C'est l'histoire d'une femme qui continuait d'avancer malgré les tracas, qui s'était débattue pour sortir d'un mariage avec un conjoint tyrannique et manipulateur. Une femme qui se démenait pour payer ses factures et élever seule sa fille. Une femme qui traversait des difficultés mais qui restait forte pour assumer toutes ses responsabilités. Une femme qui ressentait des douleurs dans tout le corps et qui continuait malgré tout à se lever, à s'occuper de sa fille et à travailler.
Jour après jour, la fatigue s'est ressentie plus intensément mais elle ne lâchait rien. Elle a continué à faire ce qu'elle devait faire…
Elle ne lâchait rien et continuait de sourire. Un sourire de façade, un masque pour ne pas sombrer, pour tenir en équilibre.
Elle a continué à faire ce qu'elle croyait devoir faire… Ne laissait rien paraître de son désarroi. Pas un seul jour où elle ne s'est pas battue. Personne ne pouvait imaginer ce qu'elle devait affronter, elle ne se plaignait pas, gardait tout pour elle, les douleurs chroniques étaient devenues une habitude de plus à supporter. De toute façon, ses douleurs étaient incurables, invalidantes parfois mais invisibles, cela ne changerait rien de se plaindre !
Et puis, un jour, elle a emmené sa fille à l'école comme d'habitude et a demandé à ses parents d'aller la récupérer le soir. Ce jour-là, elle n'est pas allée au travail. Elle est retournée chez elle et s'est mise dans le noir. Des idées sombres ont tournoyé dans sa tête. A quoi bon continuer ? Son corps si douloureux, les ennuis financiers, son ex-mari qui continuait de la harceler, un travail difficile, un lever chaque jour plus problématique… etc... etc...
Alors elle s'est effondrée.
Les larmes ont commencé à couler, elle qui les avait retenu si longtemps ! C'est comme si un barrage avait cédé. Elle se sentait seule au monde, submergée par des émotions trop intenses pour continuer à les canaliser. Elle a pleuré sa tristesse, ses peurs, elle a crié sa colère, son découragement, son impuissance… Elle a pleuré sur elle, sur sa fille, sur cette vie si difficile à supporter.
C'est l'histoire d'une femme, mais cela aurait pu être celle d'un homme, celle d'une personne jeune ou plus âgée. Cela aurait pu être l'histoire de votre voisine, d'un proche. La vôtre peut-être même et c'est cela qui la rend si bouleversante. C'est une histoire tragique parce que trop de gens se retrouvent dans une situation semblable : toujours être plus fort(e), toujours se battre...
Alors, recroquevillée, sa tête entre les genoux, cette femme a pris le temps de sécher ses larmes et avec toute la détermination dont elle était capable, elle a décidé…
d'en finir…
Oui, c'est triste. C'est triste de croire que c'est une fatalité, c'est triste de croire qu'il faut rester fort(e), qu'il faut continuer de se battre !
Si vous me le permettez, j'aimerais vous raconter la fin de cette histoire.
Alors donc, cette femme a décidé d'en finir avec la vie qu'elle menait. Elle a décidé de ne plus subir. Et vous savez ce qu'elle a fait ? Elle a pensé à une chanson. Elle s'est retrouvée auprès de sa mère, dans le jardin de ses grands-parents, quand elle était enfant et que tout allait bien. Elle a senti la caresse du soleil, elle a entendu cette chanson qui lui rappelait son insouciance. Puis elle s'est rappelé une autre chanson qui lui a fait sentir l'amour de son grand-père, puis à une autre qui lui a donné envie de danser. Elle a eu envie de les écouter et pour une fois, elle écouta son envie. Elle mit la musique à fond et elle a tourné sur elle-même au rythme de la musique en écartant les bras et elle a tournoyé, tournoyé puis elle a chanté, à tue-tête. Un moment juste pour elle, un moment joyeux.
Quand elle s'est arrêtée, elle a souri. Pas pour faire semblant, pas pour porter un masque, elle a souri, vraiment ! Pour la première fois depuis bien longtemps.
Est-ce que ses soucis ont disparu ? Est-ce que cela a changé sa situation ? Pas le moins du monde ! Heu, attendez un instant ! Ah si, c'était très discret mais elle avait un peu moins mal, un peu moins peur. Elle a souvent écouté sa playlist qui lui procurait de la joie après cette journée. Et chaque fois, elle se sentait un peu mieux que la fois précédente. Elle a alors commencé à faire ce qu'elle voulait faire.
Un jour, elle a croisé son voisin, il avait l'air d'être accablé. Elle lui a donc parlé de sa "playlist joie" et lui a conseillé d'écouter des chansons qui lui feraient du bien.
Plus par curiosité que par certitude, il a fait une playlist joie et il est parti courir, comme d'habitude mais avec cette musique dans les oreilles, il a couru plus vite, de toutes ses forces comme lorsqu'il était enfant et qu'il tentait de faire voler son cerf-volant.
Est-ce que ses soucis ont disparu ? Est-ce que cela a changé sa situation ? Pas le moins du monde ! Mais à bout de souffle, il s'est étendu dans l'herbe et il s'est senti libéré. Et il a ri, il a ri si fort que les gens se sont retournés sur lui.
Et vous savez quoi, ils ont ri ! et oui le rire est contagieux !
C'est l'histoire d'une femme, d'un homme, la vôtre peut-être… En tout cas, c'est la mienne.
Est-ce que mes soucis ont disparu ? Est-ce que cela a changé ma situation ? Oh oui ! Du tout au tout.
Ma vie a basculé le jour où je me suis choisie, le jour où j'ai décidé d'en finir avec mon ancienne vie et de déposer les armes. Aujourd'hui je fais ce que j'aime faire ! Je ne me bats plus, je vis.
En revanche, je n'ai pas de voisin au cerf-volant mais je suis sûre qu'il ou elle existe quelque part.
D'ailleurs, par hasard, tu n'en aurais pas un, toi, un cerf-volant à sortir du placard ?
Et dis-moi, y a quoi dans ta playlist joie ?






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